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Les difficiles enjeux du véhicule électrique

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Du fait des différentes réglementations mises en place dans différents pays du monde, le véhicule électrique se développe aujourd’hui à vitesse grand V et le sujet alimente de nombreuses conversations. Mais pourquoi arriverait-il à s’imposer aujourd’hui plus qu’avant ?

En effet, le tricycle de Gustave Trouvé de 1881 (premier véhicule électrique de l’histoire), la première voiture électrique à 4 roues de Thomas Parker de 1884 ou encore la « Jamais Contente » de 1899 (première voiture à dépasser les 100 km/h) sont autant d’exemples démontrant que, aux origines de l’automobile, l’électricité accompagnait son développement. Alors pourquoi le véhicule électrique ne s’est-il pas imposé à l’époque ?

  1. Le vent favorable de l’écologie et de l’innovation technologique

    L’invention puis les améliorations successives du moteur à explosion ainsi que le bien meilleur rendement volumique des carburants par rapport aux batteries de l’époque (quasiment 50 fois plus important) ont alors sonné le glas de la voiture électrique.

    Aujourd’hui, après plusieurs échecs dans les années 80 et 90, le véhicule électrique semble réussir à s’imposer petit à petit, bien aidé en cela par la prise de conscience écologique et les différentes législations mises en place :

    • Normes d’émissions de CO2 de plus en plus drastiques
    • Restrictions de circulation des véhicules thermiques dans les grandes villes du Monde
    • Quotas de vente de voitures électriques en Chine

    La multiplication des technologies disponibles permet par ailleurs désormais à l’utilisateur de choisir le véhicule qui lui convient mais également de faciliter son implantation dans le paysage automobile. Electrique, hydrogène (pile à combustible) ou encore à prolongateur d’autonomie (même si ces derniers s’apparentent beaucoup plus à des véhicules hybrides), sont autant de technologies différentes permettant au client de choisir celle correspondant le mieux à ses besoins.

    Si l’hydrogène promet une utilisation très similaire aux véhicules thermiques actuels, encore faut-il disposer de stations permettant de faire le plein (seulement une trentaine de stations actuellement sur tout le territoire français). De même, si les systèmes à prolongateur d’autonomie se présentent comme ayant le moins de contraintes, ils sont également beaucoup moins vertueux écologiquement.

  2. La problématique des batteries

    Concernant les véhicules électriques à batteries, plusieurs technologies coexistent également. L’enjeu majeur est de répondre au mieux aux contraintes auxquelles font face les constructeurs : l’autonomie, le tarif et les infrastructures.

    Augmenter la capacité des batteries améliore l’autonomie mais fait indéniablement monter le coût de revient, donc le prix de vente. En 2018, selon des analystes de BloombergNEF, une batterie coûtait environ 160€ par kilowattheure.

    Augmenter la capacité du véhicule fait grimper d’autant son prix de revient. Pour un véhicule au positionnement haut de gamme, l’impact sur le tarif peut rester « acceptable » mais pour une citadine, la différence de prix avec un véhicule thermique peut alors devenir rédhibitoire. C’est notamment pourquoi une Renault Zoe ou Peugeot e-208 (déjà vendues plus chères que leurs homologues essence ou diesel) proposent des autonomies moindres qu’une Tesla Model S ou autre Audi e-Tron.

    Le choix du standard de la prise de recharge présente également une importance cruciale : plus la tension de charge est élevée, plus le temps de recharge sera court.

    • La norme Combo CSS, choisie par l’Europe, est celle présentant actuellement la tension de charge la plus élevée, mais avec un réseau moindre que le standard CHAdeMO.
    • La norme CHAdeMO, justement, plébiscitée par les constructeurs japonais, présente le réseau de bornes le plus étoffé en Europe mais avec une énergie de charge actuellement légèrement inférieure.
    • Enfin, Tesla, avec ses Supercharger, présente le réseau le moins développé et avec la tension la plus faible mais reste certainement le plus fiable et a l’avantage d’être compatible avec la norme CHAdeMO, via un adaptateur.

    Là aussi, pour accepter la tension de charge maximale du réseau, les constructeurs sont obligés d’installer un système de refroidissement des batteries (celles-ci chauffant lors de la charge). Plus le système est efficace, plus la tension admissible pourra être élevée, mais le coût de revient du véhicule augmentera également.

  3. Encore de nombreux enjeux sur la route de l’électrique

    Par la multiplication des différentes technologies disponibles et proposées par les constructeurs, l’automobiliste dispose désormais d’une gamme complète de véhicules lui permettant de choisir celui qui correspond le mieux à ses besoins (autonomie, tarif, facilité de recharge, écologie…). Néanmoins, force est de constater qu’il n’existe pas encore de véhicule électrique qui soit à la fois « abordable » et sans contrainte.

    En effet, pour que le conducteur puisse utiliser sa voiture électrique comme il le souhaite, quand il le veut et partout il l’entend – c’est-à-dire sans la contrainte de savoir s’il pourra recharger facilement, pas trop souvent, plus ou moins longtemps et, surtout, tout en restant dans son budget – il est impératif que dans un futur très proche :

    • Le réseau de bornes de recharge rapide ou de stations hydrogène augmente.
    • La technologie des batteries se développe, pour présenter soit un rendement volumique plus important, soit un tarif plus faible. L’une comme l’autre, ces solutions permettant d’améliorer l’autonomie des véhicules, à moindre coûts.
    • Le process de fabrication soit également plus vertueux. En effet, le sujet n’a pas été abordé ici mais, actuellement, la fabrication des batteries reste très polluante, notamment du point de vue extraction des matériaux nécessaires. De même, en fonction du procédé, la fabrication de l’hydrogène peut également être polluante. Pour des véhicules à vocation écologique, cela reste plutôt antinomique.

    Pour suivre la tendance, le métier de réparateur automobile, lui-même, doit également évoluer ; avec la nécessité d’être formé à la spécificité et la technologie de chaque véhicule pour en connaître les risques (des tensions de 400V ou plus étant très courantes) et être capables de les réparer à la fois convenablement et en toute sécurité.

    Chez GLASSEO, tous nos techniciens sont formés pour pouvoir intervenir sur véhicules électriques ou hybrides, en toute sécurité. Ils bénéficient également de formation continue sur les technologies des nouveaux véhicules, au fur et à mesure de leur introduction sur le marché.