Retour

Les paradoxes du véhicule électrique

Image
le_paradoxe_des_voitures_electriques_glasseo

Le véhicule électrique se présente comme une bonne alternative pour diminuer drastiquement les rejets polluants du secteur des transports. Pourtant, outre le fait que sa production s’avère plus polluante qu’un véhicule thermique (fait désormais avéré et connu de tous), de nombreux autres paradoxes ou anecdotes étonnantes se cachent derrière la voiture électrique. 

Faisons un point sur ceux-ci.

  1. Rouler moins vite permet souvent d’arriver plus rapidement à destination

    Paradoxalement, oui : réduire sa vitesse permet d’arriver plus tôt à destination. Sur un véhicule électrique, l’autonomie diminue davantage si la voiture roule vite. Réduire sa vitesse permet alors d’optimiser son autonomie et donc de s’arrêter moins souvent, et/ou moins longtemps, pour recharger son véhicule. Au final, on arrive donc plus rapidement à destination.

  2. Le silence de fonctionnement du véhicule électrique peut parfois devenir désagréable

    En l’absence de bruit provenant de la motorisation, seuls les bruits de roulement et sifflements aérodynamiques se font entendre. 

    Par ailleurs, en ville, les bruits extérieurs (klaxon, travaux, autres véhicules autour) sont généralement très présents et le silence de fonctionnement d’une voiture électrique amplifie alors l’impression d’être dans un monde bruyant. Les premiers propriétaires de Renault Zoe s’étaient d’ailleurs plaints, auprès du constructeur, du bruit lors de la circulation en ville, pourtant lieu de prédilection pour son utilisation. Renault avait alors revu l’insonorisation, à l’occasion du redesign de la Zoe.

    Les constructeurs se retrouvent alors à devoir gérer un paradoxe lors de la conception de leur véhicule : faire une voiture la plus légère possible, pour favoriser l’autonomie, ou insonoriser l’habitacle en utilisant des matériaux plus épais ou davantage de matériaux.

  3. Certains constructeurs sont tellement peu convaincus par le véhicule électrique, qu’ils sont allés jusqu’à saborder leurs propres produits

    Durant les années 90, la Californie adoptant une loi sur un quota obligatoire de vente de voitures électriques, General Motors va développer l’EV1, pour répondre à cette obligation. Le constructeur va alors investir jusqu’à 1 milliard de dollars pour développer et mettre sur le marché ce véhicule dont, pourtant, la direction ne veut pas. En même temps qu’il commercialise la voiture, General Motors va tout mettre en œuvre pour décourager les éventuels acheteurs dans le but d’essayer de démontrer qu’il n’y a aucun marché pour la voiture électrique et de faire en sorte que la Californie retire sa loi. Véhicule disponible uniquement en location, sans possibilité de l’acheter en fin de contrat (les voitures étant systématiquement détruites à l’issue du contrat), questionnaire à remplir avant l’achat, appel des clients sur liste d’attente pour énumérer les défauts de la voiture, spots publicitaires « sinistres » et soutien d’associations anti-véhicules électriques, sont alors autant d’éléments mis en œuvre pour repousser les potentiels acheteurs.

    Au début des années 2000, bien que le constructeur ait fini par avoir gain de cause, la Californie finissant par retirer sa loi, le PDG finira également par admettre que cette stratégie plus qu’étrange aura empêché le groupe automobile de prendre 15 ans d’avance sur ces concurrents.

  4. Les voitures électriques mises sur le marché sont souvent de plus en plus grosses et lourdes, limitant d’autant leur autonomie

    Les constructeurs proposent de plus en plus de SUV électriques, présentant des niveaux d’autonomie relativement faibles au regard de leur utilisation principale : effectuer de longs trajets. Ce paradoxe est principalement lié à deux phénomènes : la forte demande du marché pour les SUV et l’obligation pour les constructeurs de se soumettre aux normes d’émission de CO2.

    En effet, le règlement 2019/631 de l’Union Européenne prévoit que, depuis 2021, l’objectif d’émissions moyennes du parc automobile de l’Union Européenne soit de 95g CO2/km. Cela signifie que, pour chaque constructeur, la moyenne des émissions de CO2 de tous les véhicules neufs vendus dans l’année doit représenter 95g CO2/km. Ceci explique pourquoi, en fin d’année, certains constructeurs privilégient la vente de voitures électriques (par le biais de promotion ou d’offres spéciales) afin de faire baisser leur moyenne d’émissions et ainsi de respecter la norme.

    Cependant, ce seuil de 95g CO2/km est une moyenne et il varie en fonction du poids des véhicules vendus (car d’autres normes tendant à accroitre le poids des véhicules, comme par exemple l’ajout obligatoire d’équipements de sécurité). Cela permet également d’équilibrer la norme et de maintenir une concurrence en évitant de défavoriser les fabricants de véhicules utilitaires ou 4x4 (plus lourds et plus consommateurs de carburant) et, au contraire, de favoriser ceux construisant principalement des citadines.

    Avec ce paramètre « poids », les constructeurs sont alors plutôt enclins à commercialiser des véhicules lourds, afin d’augmenter la moyenne d’émissions qui leur est autorisée. Le marché des SUV étant porteur, ils sont alors plutôt enclins à commercialiser un SUV électrique faisant prendre peu de risque en termes de ventes et permettant de faire baisser la moyenne d’émissions de CO2 du constructeur sur les véhicules vendus, tout en permettant d’augmenter la norme qui lui est allouée.

    Comme vous l’aurez compris, le véhicule électrique, tout comme la voiture thermique, n’est pas exsangue de paradoxe. Cependant, cela ne l’empêche pas de se développer et de se présenter comme l’une des solutions pour décarboner le secteur du transport. Si vous avez déjà sauté le pas et acheté une voiture électrique, sachez qu’en cas de bris de glace, tous les Experts-Verriers Glasseo, formés régulièrement, sont habilités à intervenir sur votre véhicule.