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Que faut-il penser du concept des 9 limites planétaires ?

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Limites planétaires

Six des neuf "limites planétaires" ont été franchies, et deux autres sont sur le point de l'être, d'après la dernière mise à jour de l'étude de référence menée par le Stockholm Resilience Centre. 

La principale cause de ces dépassements est la pollution et l'exploitation excessive des ressources naturelles par l'humanité. Bien que cela ne soit pas une bonne nouvelle, l'étude affirme que tout n'est pas encore perdu. On fait le point.

  1. Que signifie le terme de limites planétaires ? 

    Le concept de limites planétaires a été défini en 2009 dans un article publié dans les revues Nature par une équipe internationale d'environ trente chercheurs provenant de divers pays et regroupée au sein du Stockholm Resilience Center

    Parmi ces chercheurs figurent notamment le climatologue James E. Hansen (directeur du Goddard Institute for Space Studies de la NASA, pionnier des recherches sur le changement climatique), Paul Crutzen (prix Nobel de chimie 1995), et bien d’autres experts réputés sur le sujet. 

    Depuis, l'estimation des limites planétaires a été affinée par plusieurs études scientifiques. Ces limites planétaires, introduites en 2009, définissent les seuils au-delà desquels la Terre ne peut pas maintenir sa stabilité et sa résilience sans compromettre les conditions de vie humaines. 

    Le franchissement de ces limites peut entraîner des conséquences en cascade irréversibles, perturbant l'équilibre écologique et mettant en danger notre environnement.

    La notion de "limites planétaires" a suscité des débats depuis sa création, mais elle est désormais devenue une référence dans le domaine de la science du système Terre, citée dans les rapports du Giec et ayant une influence croissante sur la politique et l'économie mondiales.

  2. Six limites franchies sur 9 au total. 

    Les limites qui ont déjà été franchies comprennent le réchauffement climatique, marqué par une concentration de CO2 dans l'atmosphère bien au-delà du seuil de sécurité, ainsi que le taux d'extinction des espèces et de la biodiversité, qui est actuellement dix fois supérieur au taux acceptable. En plus de ces deux limites, d'autres ont été dépassées, notamment le cycle de l'azote, la déforestation, la quantité de produits chimiques synthétiques (comme les plastiques) et la rareté de l'eau douce.

    Le dérèglement du cycle de l'eau douce, lié à une utilisation intensive de cette ressource, est particulièrement préoccupant, avec l'agriculture intensive représentant la principale source de prélèvement d'eau douce. Ces perturbations menacent la santé globale de la planète, y compris des écosystèmes critiques tels que la forêt amazonienne, qui dépend fortement de l'humidité du sol.

    Deux autres limites, l'acidification des océans et la concentration de particules fines polluantes dans l'atmosphère, se rapprochent dangereusement des seuils d'alerte. Seule la couche d'ozone conserve une marge de sécurité, en raison de son rétablissement progressif après l'interdiction des chlorofluorocarbures.

    La complexité de la situation réside dans les interconnexions entre ces différents dépassements de limites, avec un lien crucial entre l'augmentation de la concentration de CO2 et les dommages infligés à la biosphère, où toutes les formes de vie sur Terre évoluent.

  3. Comment arrêter d’aggraver la situation ? 

    L'étude souligne que la situation peut encore être ramenée en deçà des seuils d'alerte pour les neuf limites. Katherine Richardson, l'autrice principale de l'étude et professeure à l'Institut du Globe de Copenhague, préconise une solution simple : limiter la quantité de déchets que nous rejetons dans l'environnement et réduire notre extraction de matières premières, qu'elles soient vivantes ou non.