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Pourquoi le bateau de Roland Jourdain est bien différent des autres skippers ?

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Le bateaux de Roland Jourdain le We-explore. @Glasseo

Depuis longtemps les équipes de WE-Explore et Roland Jourdain expérimentent, innovent, et communiquent sur des solutions permettant de limiter notre impact environnemental. On pense au Low-tech lab longtemps porté et hébergé par Explore par exemple. 

Mais ici on parle de course au large et de construction de bateaux. Comment fabriquer un bateau composé de matériaux vertueux tout en étant capable de prendre le départ d’une course au large en solitaire et de se mettre en position de la gagner !?

En mer, les bateaux sont soumis à un environnement complexe et hostile qui met à l’épreuve les matériaux. L'acier est actuellement le matériau le plus répandu (en considérant le tonnage de la flotte mondiale). Pas idéal pour l’environnement.

  1. Un choix engagé et risqué 

    Après plus d’un an de travail avec les équipes de l’outre-mer c’est finalement la transformation d’un catamaran de série le 5X qui sera modifié. Si vous avez la chance de pouvoir venir voir le bateau au port de Saint- Malo vous verrez que de loin rien ne distingue ce multicoque des autres catamarans et pourtant c’est la première fois qu’un multicoque de cette taille 18,28m intègre autant de biomatériaux.

  2. Quelles sont les différences ?

    Du pont aux voiles, le lin est omniprésent et c’est la grande innovation !  WE -Explore utilise la fibre de lin, associée à une résine biosourcée. Capotage, pièces non structurelles, grand-voile et voiles d'avant. Un véritable champ de lin sur l’eau.

    C’est un bateau construit pour faire une course au large en solitaire. Il a donc fallu revoir aussi l’organisation des manœuvres et l’accastillage. Exit le confort électrique tous azimuts prévus pour les plaisanciers du dimanche.  Ici, la voile se monte à la force des bras, le pont a donc été repensé pour faire passer les drisses et les écoutes en direct vers le cockpit tout en limitant au maximum les frictions. Les winches sont regroupés autour de 2 colonnes de moulins à café de chaque côté du bateau. 

    En complément, la visibilité n’est pas optimum sur un catamaran, surtout en solitaire, le chantier de transformation a donc prévu des rallonges de commandes moteurs permettant de se déplacer sur le pont lors des manœuvres de port.  Enfin, pour centrer les poids, les réservoirs de carburant sont installés dans les coffres en avant et non plus à l’arrière.

  3. Équipé de nombreuses pièces recyclées. 

    Pour aller au bout de son engagement Roland Jourdain a préféré la réutilisation plutôt que l’achat de matériel neuf. Pour, finalement, obtenir un inventaire à la Prévert d’objets recyclés qui navigueront vers la Guadeloupe. Des dérives récupérées, des anciens spis retaillés et repeints, des dizaines de bouts recyclés, des tubes de planche à voile réutilisés en pied de table etc… 

    Comment faire mieux avec moins : en recyclant, en supprimant et finalement en allégeant le bateau de plus de 5 tonnes. Car si le message porté par Roland Jourdain est important pour cette course, il n’en reste pas moins un compétiteur dans l’âme ! Bonne course Bilou !