Tramway français : progrès durable ou illusion verte ?

Le grand retour du tramway en France
Après avoir disparu au profit de la voiture dans l’après-guerre, le tramway a fait son come-back dans les années 1980. Strasbourg a lancé la tendance en 1994 avec un réseau moderne qui a inspiré le reste du pays. Depuis, plus de 30 réseaux et 1 000 km de lignes ont fleuri dans les grandes villes : Bordeaux, Lyon, Nice, Toulouse, Montpellier…
Le succès est indéniable : à Lyon, le tram transporte plus de 400 000 voyageurs par jour. À Bordeaux, il est devenu l’épine dorsale des déplacements. Il séduit élus et habitants en fluidifiant la circulation et en redonnant vie aux centres-villes. Mais est-ce pour autant une solution écologique sans faille ?
Le tramway : champion de la mobilité propre
Côté usage, il est difficile de faire mieux. 100 % électrique, il réduit directement les émissions de CO₂ et de particules. Selon l’ADEME, un tram consomme 0,12 kWh par passager-km, contre 0,6 pour une voiture. En clair, une rame bondée équivaut à 200 voitures à l’arrêt.
À Strasbourg, son arrivée a permis une baisse de 20 % du trafic automobile au centre-ville. Résultat : moins de bruit, moins de pollution et un air plus respirable. Côté urbanisme, il restructure la ville et dynamise les commerces.Mais un coût environnemental lourd à la construction
Le revers de la médaille, c’est la construction. Couler du béton, poser des rails, fabriquer des rames géantes : tout cela est extrêmement énergivore. Selon l’ADEME, il faut 15 à 20 ans pour compenser le “coût carbone” d’une ligne. Autrement dit, un tram n’est écologique qu’après deux décennies de service.
Certaines villes ont ajouté à cela des choix discutables : tracés mal pensés, budgets colossaux (plusieurs centaines de millions par ligne). Quand la fréquentation n’est pas au rendez-vous, l’impact positif s’évapore.
Tramway vs alternatives : quelles options pour demain ?
Le tramway n’est pas seul dans la course. Les bus électriques gagnent du terrain, avec des coûts plus faibles et une souplesse d’implantation. À Paris ou Amiens, les BHNS (bus à haut niveau de service) rivalisent en efficacité. Le métro reste imbattable en capacité, mais il est encore plus cher et énergivore à construire. Quant au vélo, il reste la solution la plus propre, mais pas toujours adaptée aux trajets longs. Le tram occupe donc une place intermédiaire : plus attractif qu’un bus, mais moins lourd qu’un métro.
Le tramway : outil écologique ou vitrine politique ?
On ne va pas se mentir : le tramway est aussi un symbole. Il incarne la modernité et la “ville durable”. Mais certaines lignes sont sous-utilisées, comme à Valenciennes, où la fréquentation est bien en deçà des prévisions. Dans ces cas, le coût écologique initial met beaucoup plus de temps à être amorti.
À l’inverse, à Strasbourg, Lyon ou Montpellier, la densité urbaine justifie pleinement l’investissement : chaque rame bondée compense largement l’énergie grise de son infrastructure.Transition écologique : le parallèle avec GLASSEO
La question du tramway illustre bien les dilemmes de la transition écologique : un investissement lourd, qui ne devient vertueux qu’avec du temps et de l’usage.
Chez GLASSEO, le raisonnement est similaire. L’entreprise investit dans des véhicules électriques et hydrogène pour verdir sa flotte. Le coût initial est plus élevé, les contraintes techniques réelles (bornes, autonomie, logistique)… mais sur la durée, le bénéfice pour la planète et pour les clients est évident.
Comme le tram, ces choix n’ont de sens que dans une vision collective et long terme : moins d’émissions, une meilleure qualité de vie, et une mobilité qui s’inscrit dans un futur durable.
Conclusion : un pari écologique qui demande patience
Alors, le tramway est-il une bonne idée ? Oui, s’il transporte massivement et longtemps. Non, si sa construction reste un “coup de com’” mal dimensionné.
Comme pour les choix de mobilité de GLASSEO, le tramway nous rappelle que la transition ne se juge pas au jour de l’inauguration. C’est sur 10, 15, 20 ans que le vrai bilan se mesure. Miser sur l’avenir, investir aujourd’hui pour respirer demain : voilà le vrai défi de nos villes.