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Utilitaires électriques : où en est vraiment la France en 2025 ?

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un utilitaire sur trois vendu en France en 2030 sera électrique
  1. Le boom discret mais réel des utilitaires électriques

    Depuis quelques années, les utilitaires électriques quittent le rayon des curiosités pour devenir une réalité sur nos routes. En France, près de 10 % des immatriculations d’utilitaires légers en 2024 étaient électriques. Cela reste modeste comparé au marché global, mais la progression est rapide : la part était encore de 4 % en 2021.

    Pourquoi ce boom ? Trois raisons principales :

    1.Les zones à faibles émissions (ZFE) imposées dans les grandes villes qui restreignent l’accès aux véhicules diesel.

    2.Les incitations financières, comme le bonus écologique (jusqu’à 5 000 € pour un utilitaire) et les aides régionales.

    3.Le coût d’usage réduit : un utilitaire électrique coûte en moyenne 30 % de moins à l’entretien et à la recharge par rapport au diesel.

    En clair, même si le prix d’achat reste plus élevé, de plus en plus d’entreprises font leurs calculs… et franchissent le pas.

  2. Comment les entreprises verdissent leurs flottes

    Les entreprises n’ont plus vraiment le choix : elles doivent verdir leur parc automobile, et vite. Le transport routier est responsable de 30 % des émissions de CO2 en France, et l’État met la pression.

    La stratégie des entreprises repose sur plusieurs leviers : Remplacer progressivement les vieux diesel par des modèles électriques ou hybrides. Mixer les motorisations : garder quelques thermiques pour les trajets longue distance, mais basculer l’urbain vers l’électrique. Et enfin, former les équipes à l’écoconduite et à la planification des tournées pour optimiser l’autonomie.

    Certaines entreprises pionnières vont plus loin et testent le 100 % électrique dans les grandes villes. C’est un mouvement encore minoritaire, mais qui gagne du terrain, notamment dans la logistique urbaine et les services à domicile.

    Quels constructeurs sont en avance ?

    Le marché des utilitaires électriques est en pleine effervescence. Et certains constructeurs tirent déjà leur épingle du jeu :

    🚛 Renault : avec le Kangoo E-Tech et le Master E-Tech, la marque française domine largement le marché européen.

    🚛 Peugeot et Citroën (groupe Stellantis) : leurs modèles e-Expert, e-Jumpy ou ë-Berlingo sont très répandus chez les artisans.

    🚛 Mercedes : avec l’eSprinter et l’eVito, la marque allemande séduit les flottes premium.

    🚛 Ford : le E-Transit, lancé récemment, commence à s’imposer sur le segment des grands fourgons.

    À noter aussi l’arrivée des constructeurs chinois, comme Maxus, qui proposent des utilitaires à prix compétitif et avec des batteries plus généreuses.

  3. Le casse-tête de l’autonomie

    Reste la grande question : comment gérer l’autonomie quand un utilitaire doit rouler toute la journée ?

    En 2025, l’autonomie moyenne d’un utilitaire électrique est comprise entre 220 et 350 km réels selon les modèles et l’usage. Cela suffit pour beaucoup de trajets urbains, mais devient vite limité pour les tournées longues.

    Les solutions envisagées :

    👉 Recharges rapides : certains véhicules récupèrent 80 % d’énergie en 30 minutes sur borne ultra-rapide.

    👉 Optimisation des tournées : les logiciels de planification aident à limiter les kilomètres inutiles.

    👉 Mix énergétique : quelques entreprises testent l’hydrogène, qui permet 400 à 500 km d’autonomie avec un plein de quelques minutes.

    En clair : pour un artisan qui reste en ville, l’électrique est déjà idéal. Pour un livreur longue distance, le thermique ou l’hydrogène restent nécessaires malheureusement.

  4. L’exemple GLASSEO : tester pour avancer

    Chez GLASSEO, cette question n’est pas théorique : elle se vit au quotidien. L’entreprise, spécialisée dans le remplacement de pare-brise à domicile ou sur le lieu de travail, a fait de l’écoresponsabilité un marqueur fort de son activité.

    Ces dernières années, GLASSEO a testé trois types de motorisation :

    🟢 Des camions électriques, parfaits pour les interventions urbaines courtes.

    🟢 Des camions à hydrogène, offrant plus d’autonomie mais encore limités par le manque de stations.

    🟢 Des véhicules thermiques, conservés pour les trajets plus longs et les zones rurales.

    Ce mix énergétique est assumé : il permet de garder la flexibilité nécessaire tout en réduisant fortement l’empreinte carbone. Aujourd’hui, 80 % des déchets de pare-brises sont recyclés, et l’électrification de la flotte s’inscrit dans cette démarche globale.

  5. Et demain ?

    Le marché des utilitaires électriques ne va pas ralentir. Selon les projections, un utilitaire sur trois vendu en France en 2030 sera électrique. Les normes européennes pousseront dans ce sens, et l’offre des constructeurs sera de plus en plus large.

    Les entreprises devront trouver leur équilibre : un mix intelligent entre thermique, électrique et peut-être hydrogène. Mais une chose est sûre : le diesel tout-puissant vit ses dernières années.

    Et comme GLASSEO le prouve, il ne s’agit pas seulement d’une contrainte réglementaire : c’est aussi une opportunité pour repenser la mobilité, optimiser les tournées et rendre les services plus durables.