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Voiture solaire : réalité ou mirage écolo ?

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voiture solaire
  1. Un rêve aussi vieux que le plein d’essence

    Depuis qu’on parle de voitures électriques, il y a toujours quelqu’un pour dire : « Et pourquoi on ne mettrait pas simplement des panneaux solaires sur le toit ? » Eh oui, sur le papier, ça paraît logique : le soleil, c’est gratuit, inépuisable, et il brille (presque) tous les jours. Mais dans la vraie vie, c’est un peu plus compliqué.

    Les chercheurs planchent sur le sujet depuis des décennies. Et aujourd’hui, la fameuse “voiture solaire” n’est plus seulement un délire d’inventeurs en short sur un parking en Australie. Il existe de vrais prototypes roulants, des tests en conditions réelles et même des modèles (presque) commercialisables.
    Alors, est-ce que nos voitures vont bientôt se “recharger toutes seules” au soleil ? Spoiler : pas tout à fait.

    Ce qui existe déjà : des voitures qui “s’aident du soleil”

    Avant de rêver à une voiture 100 % solaire, il faut regarder ce qu’on sait déjà faire. Et la réponse, c’est : un peu, mais pas tout. Les toits solaires sur voitures électriques existent bel et bien. Toyota, Hyundai ou encore Mercedes ont testé des versions équipées de panneaux photovoltaïques intégrés à la carrosserie. Mais on parle plutôt d’un “coup de pouce solaire” que d’une autonomie complète. Et force est de constater que nous ne voyons pas de voiture solaire sur nos routes en 2025

  2. Le vrai frein : la physique (et un peu la météo)

    Pourquoi ne pas simplement “coller plus de panneaux” sur la voiture ? Parce que la surface disponible est minuscule. Un toit de voiture fait environ 2 m², et même avec des panneaux ultra-performants, on ne peut espérer qu’environ 1 à 1,5 kWh d’énergie par jour, soit l’équivalent de 5 à 10 km d’autonomie.

    Ajoutez à cela les jours nuageux, les voitures garées à l’ombre, l’hiver, la saleté sur les panneaux... et le rêve solaire prend un petit coup de froid.

  3. Les pionniers du “full solaire”

    Certains ingénieurs ont voulu aller plus loin : fabriquer des voitures qui roulent uniquement grâce au soleil. Et là, on entre dans le monde des prototypes futuristes.

    Aux Pays-Bas, la startup Lightyear a lancé un modèle baptisé Lightyear 0. Une voiture capable, sur le papier, de rouler 600 à 700 km avec ses panneaux solaires ultra-efficaces.
    Sauf que voilà : le modèle coûtait environ 250 000 €. Résultat, le projet a été stoppé, et la marque tente aujourd’hui de relancer un modèle plus abordable.

  4. Sono Motors : du rêve collectif à la réalité industrielle

    En Allemagne, la société Sono Motors avait créé la Sion, une voiture recouverte de panneaux solaires. Elle promettait jusqu’à 30 km d’autonomie solaire par jour.
    Mais faute de financement, l’entreprise a dû abandonner le projet automobile pour se concentrer sur la vente de kits solaires destinés… aux bus et utilitaires.

    Aptera : la soucoupe roulante

    Aux États-Unis, la marque Aptera avance toujours. Leur voiture à trois roues, légère comme un vélo électrique, promet jusqu’à 60 km par jour d’énergie solaire. Et là, ça commence à devenir intéressant, surtout pour des trajets courts.
    Mais elle n’est pas encore homologuée en Europe.

  5. Et en France, alors ?

    Bonne nouvelle : la recherche avance vite chez nous. Le CEA-Liten et l’INES (Institut National de l’Énergie Solaire) travaillent sur des projets de véhicules équipés de panneaux intégrés. Ils ont par exemple testé une Renault Zoé “solaire” capable de récupérer 3 à 4 km par jour en été. Pas révolutionnaire, mais prometteur pour compléter la recharge classique. 

    Autre acteur majeur : ASCA (Armor Solar Power Films), à Nantes. Leur technologie de films photovoltaïques souples et transparents permet de recouvrir des surfaces courbes (capot, portières, toit…). C’est léger, presque invisible, et adaptable à tous types de véhicules. On pourrait bientôt voir ces films équiper des utilitaires, des camping-cars, voire des camions de livraison.

  6. Le solaire embarqué, un atout pour les pros ?

    Chez GLASSEO, on suit tout ça de près, forcément notamment à travers notre programme pare-brise positif. Une voiture capable de récupérer chaque jour un peu d’énergie “gratuite”, c’est une belle promesse pour les professionnels qui roulent beaucoup et garent souvent leurs véhicules dehors.

  7. On y croit… mais pas trop vite

    Soyons honnêtes : la voiture 100 % solaire que l’on recharge en roulant n’est pas pour demain matin.
    Mais les voitures solaires hybrides, elles, arrivent petit à petit. Les constructeurs y voient une vraie opportunité : quelques kilomètres gratuits chaque jour, moins de pression sur le réseau électrique, et une belle image éco-responsable. Les prochaines années seront celles du réalisme : moins de promesses marketing, plus d’expériences concrètes. Entre les prototypes fous et les solutions discrètes (toits photovoltaïques, films souples, recharges partielles), le soleil commence à s’inviter sous nos capots. Et si demain, garer sa voiture dehors devenait enfin un geste écolo… on signerait tout de suite.